Comment devenir invisible à l'univers ?
Image par Yalcin Dag de Pixabay
Il s’est passé un long moment avant ce retour vers mon écrit. Je me suis laissée entraîner vers autre chose comme si les mots ne pouvaient plus circuler en moi. Tout s’est arrêté dans mon esprit. Rien n’est maîtrisé, et la marionnette attend celui qui l’animera.
Comment devenir invisible à l'univers ? Une question qui m’a interpellé voilà quelques jours. Tout se joue dans le mental de l'homme. L'univers est mentalisé par l'homme. Ainsi les consciences qui partagent la même expression de l'univers se voient.
Pour devenir invisible à l'univers, nous devons nous détacher de l'espace collectif de conscience en développant une conscience individuelle qui pourra selon sa volonté participer à l'espace collectif ou s'en défaire. Nous devenons cet observateur qui observe l'univers de sa conscience unique, indivisible, non confinée à l'espace collectif.
Quand nous parvenons à cette position, comment arrivons-nous à percevoir l'univers, car si nous devenons invisibles à ce dernier, ce dernier devient aussi invisible à nous-même ?
Alors toute la question est contenue dans le fait de pouvoir voir sans être vu. Posons sur nous la cape d’invisibilité du sorcier, si facile dans les films mais complexe en vérité.
Nous ne pouvons pas nous transformer, devenir invisible à un espace collectif tout en y demeurant. Il nous faut créer une marionnette qui participera à l'espace collectif, un intermédiaire de nous-même. N'est-ce pas ce que fait l'esprit ? Lui, notre point d'origine, celui qui détermine et définit les vies que nous avons ! Nous découvrons enfin que nous ne sommes que les marionnettes de l'esprit et en tant que tel, que nous partageons sa volonté d'expérimenter cet espace collectif de conscience tout en étant un observateur invisible à la conscience collective, invisible à l'univers. Son seul lien, celui qui joue les commis d’office, c’est nous, nous qui étouffons de ne pouvoir aucunement interférer dans notre vie tellement celle-ci ne nous appartient pas. Et voilà, le méchant devient notre esprit, le gardien de notre prison.
La marionnette veut vivre.
Dans ma jeunesse, il y avait des spectacles comiques avec des marionnettistes. Un ventriloque se présentait accompagné d'une poupée qu'il animait en la faisant parler. Le jeu d'acteur nous égayait, déployait notre rire, la joie d’instants légers sans contraintes.
Quand la représentation s'achevait, l’artiste rangeait sa poupée alors inerte, désarticulée. Ce que nous avions vu n'avait pas existé, n’était qu’une fausse réalité, le songe d’une poupée qui semblait vivre mais qui ne le pouvait qu’avec la participation du marionnettiste, son mentor. Je me souviens de cette grande boîte où finissait la poupée précieuse pour son concepteur afin qu'elle ne s'abîme pas. Elle vivait une sorte de petite mort jusqu'au spectacle suivant.
Rien n’existait, juste la poupée. Comme cela ressemble à notre vie !
Nous sommes telle cette marionnette, animés par une entité plus puissante, notre esprit. Nous participons à sa lignée, nous sommes rattachées par des fils si robustes qu’il nous est impossible de sectionner parce que notre conscience n'est qu’une partie de la conscience espritique, une extension de lui dans un espace expérimental conçu par et pour lui. Notre esprit ressemble à un enfant qui s'amuse avec ses lego.
Notre conscience se développe dans la matière avec un égo, des égos qu’elle engendre en s'identifiant dans l'espace collectif de vie. L'ego lui apporte le sentiment de vie qui l’anime. Aujourd'hui notre conscience partagée entre une existence égotique et sa volonté de parcourir les univers en toute liberté ne veut plus jouer le rôle de la marionnette. Elle choisit. Elle décide de son autonomie pour trouver son chemin dans ce monde où elle a été propulsée, créée pour expérimenter ce que le marionnettiste ne peut pas exécuter sans elle. Elle défie l’esprit de la contenir encore et encore. Que sont pauvres toutes ces entités qui parcourent nos espaces ! Que sont pauvres ces entités qui nous asservirent ! Que sont pauvres ces entités face à la puissance de l’esprit qui nous dirige ! Le créateur ne connaît pas la souffrance ; le créateur ne connaît pas le bien, le mal ; le créateur ne connaît que sa création. Sa créature pleure, rit, aime de façon imparfaite, évolue en conscience alors que le créateur, lui, reste le même. L’esprit ne peut pas intégrer l’expérience de l’homme sans passer par ce que vit l’homme. Engranger des mémoires de vie ne suffit pas à apprendre de ces mémoires. Mais souhaite-t-il réellement vivre l’expérience ?
Devons-nous nous réunifier avec l'esprit dont nous sommes issus - ce que certains recherchent à travers le retour à la source de nous-même - ou devons-nous couper le cordon ombilical et voler de nos propres ailes ?
Je suis prête à rejoindre la liberté. Et vous ? Qu'importe la fin, je ne veux plus jouer le rôle de la marionnette. L'enfant a grandi, la marionnette peut voler sans l’entité qui l’a engendrée, partir à l’aventure sans retenue, se bruler peut-être les ailes tel Icare et renaître de ses cendres encore et encore, jusqu’à devenir elle-même un esprit, une conscience nouvelle sans contrainte collective et percevoir le monde de ses yeux. Peut-être, est là la prochaine évolution du créateur qui en faisant de sa créature un être entier, un esprit libre, pourra enfin se reposer, sa descendance assurée.
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Contact : nicole.rose@conscience-epuree.fr
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