MORT, IMMORTALITÉ, ÉTERNITÉ

Nous savons peu de chose sur la mort si ce n’est que le corps s’arrête de fonctionner et par la suite se décompose. A partir de là, tout devient supposition, espérance, imaginaire, croyance... Mort, immortalité, où se situe la réalité ?

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Le corps peut-il devenir immortel ? De quel corps parlons-nous ? Celui que nous connaissons le mieux et qu'il nous est impossible pour l’instant de nier est le corps physique. Dans la notion d’immortalité, il y a un aspect immuable, sans changement, que rien ne peut détruire. Or, le corps physique dépérit et ainsi, par ce processus, se transforme. Il ne peut pas être immortel tel qu’on l’entend souvent, mais l il est immortel à travers les perpétuels mouvements des particules qui le convertissent.

La conscience peut-elle être immortelle ? La conscience n’est pas un corps, mais sa nature est de se manifester à travers des corps. Le corps physique n’en représente qu’un seul. En changeant d’espace-temps, le corps se façonne grâce aux consciences qui l’habitent. Alors la conscience peut-elle être immortelle ? Si elle ne subit aucun changement, comment peut-elle évoluer ? Dans l’univers, tout évolue par transformation. Le corps se décompose, ce qu’il était n’est plus, il est devenu autre. C’est la même chose avec la conscience. Elle doit transmuter pour évoluer. Et son corps d’expression suit.

Là aussi, comme pour l’analyse de la transformation des corps, l’immortalité ne peut se réaliser que par une mutation obligée de la conscience. Nous pensons que cette dernière sera telle que nous la connaissons ou croyons la connaître, mais il n’en est rien. Ce que nous distinguons d’elle est son aspect égotique qui se définit par une personnalité qui nous est propre, et sans laquelle nous ne pensons pas pouvoir exister. Nous ne voyons pas plus loin que le bout de notre nez et nous affabulons quand il s’agit d’appréhender notre avenir. Alors, comme l’égo ne veut pas se défaire de ce qu’il est dans ce monde, il induit l’erreur de la mort comme l’ultime fin de la vie, alors que la transformation serait plus appropriée comme définition de ce changement. Nous mutons difficilement, car nous nous accrochons à la peur du dernier instant de la forme que nous habitons.

La conscience peut-elle être éternelle ? Dans le mot éternel, Il y a une notion de temps. Le temps a un début et une fin, tout comme l’univers qui est infini dans un espace fini, donc un espace qui a un début et une fin. Tout existant déjà, tout se crée par transformation. Le changement implique un mouvement et le mouvement est de nature temporelle. L’éternité a valeur de temporalité infini dans un temps fini. Et ce qui est infini ne peut pas se déplacer, car le temps n’ayant ni début ni fin, le mouvement ne peut pas se faire. Or, ce qui constitue l’espace se transforme perpétuellement. Il y a une incohérence entre une temporalité et un espace immuables, et un mouvement qui nie l’éternité. L’éternité ne peut donc pas se réaliser à l’intérieur de notre univers. Pour entrer dans l’éternité, la conscience doit changer de temporalité, donc d’univers. Mais cela est si loin !

Existe-t-il des éternels (entités qui sont éternelles) qui habitent notre monde ? Impossible si on considère le point fixe que représente l’éternité à l’intérieur de notre univers. Cela n’est pas compatible avec notre présence. Le mouvement ne peut pas s’adapter à l’immobilité de l’éternel. L’éternité représente ce qui ne change pas. Un être se désignant comme Eternel en venant vers nous perd de son éternité en se déplaçant dans notre temps.

Les éternels peuvent-il être à l’origine de notre univers ? La création est issue de ce que je nomme le sans-forme, là où le temps et l’espace ne sont pas ordonnés, car la forme n’existe pas. Alors oui, cela correspond à l’espace de l’éternité, un temps et un espace figés ou rien n’évolue car tout est perpétuel. Notre univers serait donc un lieu d’évolution qui permettrait ainsi à ce qui est figé de recommencer un processus de transformation. C’est pourquoi l’esprit qui ne peut s’incarner dans notre univers venant sans doute des mondes du sans-forme crée les formes nécessaires à son expérimentation pour se détacher d’un monde sans avenir, d’une éternité lourde à porter. Notre devenir n’est pas l’éternité en tant que conscience, mais la liberté de choisir entre une éternité sans saveur ou un mouvement plein de rebondissements, mais où la mort qui semble si difficile à supporter pour l’humain est une aventure envoutante pour un esprit qui se meurt de lassitude dans son éternité. 

Cela est la réalité de notre existence.  

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