RATTRAPER LE TEMPS

Certaines personnes remarquent que parfois le temps passe plus vite. C’est le même principe que le temps qui s’étire en longueur sous l’effet de l’ennui. Psychologiquement, nous ne vivons pas tous le temps de la même façon. Cependant, certaines personnes ont le sentiment que le temps s’accélère, alors il faut s’interroger sur cette impression que nous avons. 

Pourquoi vivons-nous cette accélération du temps ? Elle n’est pas physique, notre corps vieillit toujours autant que nous ayons le sentiment que deux heures n’en durent qu’une, nous aurons toujours deux heures de plus en âge physique. Mais notre mental, lui, a perçu cette contraction. Est-ce un effet de notre conscience ?

La conscience est liée à l’essence espritique, elle est le support relationnel de notre unité. Entre un égo qui s’identifie à la matière et un esprit qui vit en dehors des formes mémorielles, il y a la conscience qui se développe dans la forme mais qui reste en relation avec le sans-forme. Et, cette transmission provoque des contractions du temps mental. Le temps physique reste le même, mais le temps vécu par nous fluctue, il s’étire ou se rétrécie selon ce que nous expérimentons dans les mémoires de la vie de notre être. 

En ce moment, comprenant enfin qui nous sommes réellement, nous souhaitons rejoindre l’espace du créateur pour tout simplement nous libérer de ses chaînes avant que la fin de vie nous gagne. Comment nous projeter sans ce corps, sans cet égo qui nous donne une personnalité ? Nous ne sommes pas prêts à tout laisser pour la liberté, car comme je le répète souvent, nous savons ce que nous perdons, mais nous ne savons pas ce que nous gagnerons. Nous pouvons regarder le passé, même si ce ne sont que des brides d’informations dont nous n’avons plus la certitude qu’elles sont nôtres, mais nous ne savons pas observer l’avenir, tout au moins pas encore. Nous sommes loin du futur et nous tentons de nous en rapprocher encore et encore. C’est une course à la vie qui se joue, ne pas recommencer à explorer les formes dans le sillage de notre essence, mais devenir un aventurier parcourant les mondes toujours plus loin, sans entrave, en toute liberté. Alors notre conscience réduit l’espace de liaison entre l’esprit et notre être. Et, la seule façon de parvenir à cela est en contractant le temps entre les deux dimensions. Nous vivons un temps plus court par le biais de notre conscience, mais notre corps lui reste dans la matière et ne subit pas la courbure du temps, parce que c’est en se courbant que temps resserre son espace d’expression. Voilà pourquoi aujourd’hui beaucoup d’individus remarquent ces effets temporels sans en comprendre réellement leur signification. Tout cela parce qu’au fond de nous, il y a l’appel de la liberté, le refus de la mort et du recommencement, le besoin d’être plus que des mémoires de vie, de devenir la vie, la vraie vie au-delà de la lignée espritique qui nous conduit.