RÊVE... RÊVE... RÊVE...
1h00 du matin, je vais me reposer.
Au réveil, j’ai promis à une amie d’aller marcher, de reprendre la randonnée hebdomadaire que nous avions laissée tomber, en cause les manigances d’un virus qui n’en finit pas de vivre à nos dépens. Je reprendrai mes pensées plus tard dans la matinée. Pour l’heure, il est temps de dormir. A quoi vais-je donc rêver ? Tiens, voilà un bon sujet pour ce jour, le rêve.
Vers quelles aventures nous dirigeons-nous quand nous plongeons dans le rêve ? Certains voyagent dans des contrées lointaines, rencontrent des êtres qui ne sont pas toujours bienveillants. L’état de sommeil est une vraie vie où notre cerveau nocturne prend le relai pour nous plonger dans l’univers des mémoires que beaucoup nomment l’Astral. L’Astral est une réalité, tout comme notre monde puisque nous y vivons une partie de notre vie parfois consciemment, plus souvent de manière inconsciente. Cette zone agglomère les mémoires des planètes, des soleils, des astres qui parcourent nos dimensions, les mémoires des êtres qui vivent ou ont vécu quelle que soit leur nature. Et quand nous prenons un chemin vers cette zone, alors nous devenons les acteurs de films déjà tournés. Frissons garantis, bonheurs, joies… qu’importe ! Nous devenons ce que nous ne parvenons pas à réaliser ici-bas. Cependant pour beaucoup, nous ne faisons qu’effleurer cette dimension ; nous ne dépassons pas la barrière de notre cerveau qui nous présente des images dépourvues d’intérêt. Cet espace est un empilement de mémoires, il n’est pas l’origine de notre vie. Le temps y est achevé, car rien ne bouge si ce n’est le spectateur qui va et vient explorant le contenu mémoriel, faisant sien les histoires des mondes. Sans maitrise de cet environnement, l’être peut se trouver piégé par d’autres entités qui vont profiter de la faille générée par notre globe-trotteur nocturne. Alors, il existe une protection que le cerveau nocturne active le plus souvent, une barrière à passer pour le dormeur qui, après son franchissement, l’emmènera plus loin que le simple fait de regarder un film. Ici, il arpentera l’immense bibliothèque de la vie de l’univers.
Vous l’avez compris ! Notre cerveau d’éveil nous mène vers les dimensions structurées par les consciences collectives alors que notre cerveau diurne nous propulse consciemment ou inconsciemment vers les contrées des archives mémorielles des multitudes de vies qui parcourent ou ont parcouru l’univers de la forme. Ce que l’observateur que nous sommes peut entrevoir facilement est que, pour franchir les limites de l’Astral, nous devons nous déconnecter de la conscience collective. Bien souvent, il y a incompatibilité entre les deux formes de conscience, la conscience collective et la conscience individuelle. La barrière est celle que crée l’égo dominant de notre être. Ce dernier se construit dans la structure collective de conscience et pour affirmer son existence, il doit se percevoir dans le miroir des autres consciences égotiques, et comme Monsieur Descartes s’écrier ; « je pense donc je suis ». C’est le mental qui en reflétant la pensée collective lui donne cette assurance, car notre égo focalise son être en s’appropriant les mots, les raisonnements, les opinions, les constructions de toutes sortes qui le traversent.
Peinture Maria Tapie
Pendant ce temps, la petite voix de la conscience de l’être qui veut émerger de son emprisonnement crie sans qu’on ne l’entende trop, occupés que nous sommes à laisser toute la place disponible à l’égo. Les sentiments, c’est lui ; les colères, c’est lui ; les désirs, c’est encore lui ; les valeurs que nous trainons avec nous, c’est aussi lui qui se nourrit de tout cela pour se forger une identité ; la peur de mourir, c’est toujours lui qui ne veut pas disparaitre.
Je parlais du rêve et voilà que je parle de notre égo. Qu’y-a-t-il donc que je ne doive pas voir dans le rêve pour qu’insidieusement l’égo me ramène à lui. Tel Narcisse, il ne peut supporter de ne pas être la vedette. Alors il intervient, fait barrage à l’intelligence. N’est-il pas maître chez lui ?
Rêvons-nous ou voyageons-nous ? Pendant plusieurs années, j’ai consigné mes rêves. Au départ, c’était compliqué. Qui se souvient de ce qu’il a rêvé en dehors des cauchemars qui ont marqué d’une forte peur sa conscience d’éveil ? Il faut donc se donner du temps mais surtout bien se préparer, mettre sur sa table de nuit crayon et papier et dès que les yeux s’ouvrent avoir le réflexe de noter la pensée qui est encore présente, coincée entre l’inconscient et le conscient, avant effacement par ce dernier. Et puis petit à petit, ce sont des morceaux entiers du film nocturne qui se déroulent avec précision et que nous inscrivons avec facilité sur le calepin posé sur notre table de chevet. J’en ai rédigé de ces instants mémorables ! Qu’ont-ils de mémorables ? Pour me les rappeler, je dois les relire, alors que mes rêves d’enfant, eux, sont encore présents avec clarté dans ma mémoire. Sont-ils différents ?
À cette époque, je mêlais la réalité nocturne à celle d’éveil. Je me revois tenter de convaincre mes parents que je savais voler, que je voyageais dans l’univers, explorant des mondes surprenants. J’en étais presque à préférer cette vie-là à celle qui se passait au réveil tellement, je me sentais libre de toutes attaches.
Quand ai-je perdu cette faculté, cette innocence du voyage dans les mémoires de l’Astral ?
Au fur et à mesure que le temps passe, les années s’inscrivent dans notre vie d’humain et l’égrégore collectif terrestre nous enveloppe tel un prédateur qui refuse de laisser partir sa proie. Et, nous perdons notre innocence, notre regard clair et perçant pour nous enchainer à ce que nous croyons être la vérité, le réel, l’incontournable. Nous devenons des soldats protégeant cette construction terrestre. Nous agissons en fonction des conditionnements que nos sociétés ont placés en nous par l’éducation, la transmission de valeurs, la famille. Notre égo aime cela, lui qui veut briller en société. Notre conscience déteste cela, elle qui veut sortir de sa prison humaine pour enfin gouter à la liberté.
Alors le rêve vient répondre à cette souffrance en apportant un sentiment de liberté. Mais, il ne fait que leurrer nos émotions, inscrivant des histoires de vies qui ne sont pas les nôtres, car elles ont été vécues par d’autres avant nous. L’astral est un bain de jouvence et nous croyons rajeunir, mais réalisons-nous que le miroir est déformant et que celle ou celui qui se regarde ne voit rien de ce qu’elle ou il est, simplement une image. Déception, car l’observateur ne voit que le rêve, une illusion, sa vérité éclairée par la lumière reflétée dans le mental.
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